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Phantasma Kai Aletheia
17 décembre 2013

La mue.

Avant, j'étais du genre festina lente. J'utilisais la carapace du crabe, la parade de la puce de sable. On me taxait de mobylette du bitume parce que j'enchaînais des kilomètres mais pas vite. Genre vieux diésel flemmard. Ca m'arrangeait plutôt bien, on va pas se mentir. J'ai 34 ans, je suis trop grande, j'ai pas un gabarit de kenyane. Pas d'exposition, pas de danger. Je fais peur à personne, je prends pas de risque. Je me destinais, somme toute, à être le David Ferrer de la course à pied. Pas d'éclat, pas de gloire. Une bonne monture, endurante. Une bête de somme j'allais dire !

Et puis.

Il y a eu des rencontres. On va pas nommer tout le monde oh-là-là ! Bande de narcissiques. Vous êtes là pour ça hein? On est tous là pour ça. Donc je vais citer, en fait, finalement : il y a eu Marie des Hotsteppers, en 2012. Rencontre paradoxale : de l'énergie, de la motivation, un peu de jalousie, aussi. Puis il y a eu la blessure, la rupture avec l'ex, qu'on va appeler A. Et le ras-le-bol salutaire. Le ras-le-bol du sabotage, domaine où j'étais passée experte. De la colère, enfin, une vraie et saine colère, avec transformation. Et de la course. Depuis mai 2013. Et plus les kilomètres s'enchaînaient, et plus la vie revenait dans mes veines. La vie au sens vivvant, au sens joyeux, au sens : tu y as le droit toi aussi. Je suis née en juillet 2013, dans le Finistère, toute seule. Sans ami, sans mec. Juste la dune, le vent, le soleil, le sel, et des questions. Sais-tu encore courir? Pourquoi courir toute seule? Ca sert à quoi de t'occuper de toi? Dans quel but? Juste continuer à vivre? Mais pour quoi faire? Est-ce que tu aimes encore des choses pour toi ou est-ce que tu ne vis que si les autres font des trucs avec toi? Est-ce que ça a un intérêt de faire quelque chose seule, juste pour toi? Est-ce que tu peux y trouver du plaisir, ne pas t'ennuyer? Les réponses étaient loin d'aller de soi.

J'ai commencé à courir toute seule sur le sentier côtier entre la plage du Phare à Brignogan et les plages de Kerlouan. Poussant un peu plus loin à chaque fois. Jusqu'à la côte....jusqu'à la SNSM...jusqu'à la fin de Kerlouan...Refusant d'abandonner. Renouant avec le 15km après le 10. Me baignant dans la mer vide au petit matin après une course à l'aube. Croisant des pêcheurs matinaux, des gamins qui vont aux champs. Rien que toute seule et rien que pour moi. Et là c'est revenu : la personne est redevenue une personne entière, pas juste une moitié de couple. Les idées noires se sont estompées. Pas du jour au lendemain, mais progressivement. Je suis revenue à Paris en septembre, octobre. Déjà plus la même personne. Septembre, rencontre de Rom. Une grosse étape. L'ouverture à un autre monde, celui des "runners". Genre tu peux conjuguer passion solitaire et partage, c'est possible. What? Novembre, le marathon. Encore une étape. La rencontre des twittos runophiles. La ligue Gro. Se confronter à la vie réelle sans faire semblant.

Donc la maturation en Isabelle-un-peu-plus-sage, la modération de la jalousie, la transformation des forces obscures en énergie lumineuse. Et pour la première fois depuis longtemps (toujours?) ça a marché. Pas juste une étincelle, non. Une lente mue. Une sortie de coquille. Une désintrication du cocon. C'est bon, vous avez assez d'images là? Entre autres, un repoussage de limites les unes après les autres. Vivre sans mon ex que j'envisageais père de mes enfants, impossible? Et bien non. Recourir et retrouver la ligne et l'envie, impossible? Non...Retrouver l'envie d'aller vers les autres, s'accepter mieux comme on est, construire au lieu de détruire, in-isabellien? Et bien non.

En mise en abyme de cette transformation radicale (j'ai l'impression d'être un sol de sable à 1000 lieues sous les mers soudain ravagé par un chalutage profond, désolée pour la poésie douteuse) sur laquelle je ne vais pas m'étendre ici ni aujourd'hui, il y a la transformation dans la course à pied.

Corrida d'Issy les Moulineau, première partie.

Un vent de panique souffle sur la SB* Semaine Before.

Je dors 4 heures vendredi soir. 3h samedi soir. Pourquoi? Parce que j'ai fait la bamboula sur les tables dans les boîtes fashion parisiennes? Nan. Plus casanière que moi, tu meurs. Je ne compte plus mes soirées canapé. J'aime bien mon petit confort au chaud tranquille avec l'ordi à écrire, ou à glander. Donc nan : juste 2 nuits d'insomnie. Enervée, excitée. Trop d'énergie. Cerveau en ébullition. Tout se mélange, en plus, la nuit : t'es dans ton lit, à te dire arrête de penser à demain putain, moment présent bordel, moment présent ! Tu tentes une relaxation corporelle sérieuse (de la tête aux pieds). Fail. Tu recommences. Fail. Le dialogue intérieur revient, lancinant, inarrêtable, tout puissant. Bon, ok...qu'est-ce que tu me dis, toi? Tu me dis plein de trucs : bientôt un studio, une nouvelle vie? Tu viens de te prendre la tête avec un nouvel et précieux ami : c'est de ta faute hein? T'es con ou quoi, pourquoi tu fais du mal aux gens ? Et sinon, à part ça? Des nouveaux potes, des nouveaux projets? La ligue Gro, du caritatif, des vrais trucs beaux, des atomes crochus. De l'adrénaline, des bisounours, du tâcle, du rire, des émotions, du tacite. Des gens que tu aimes bien, et des gens qui t'aiment bien. Et là tu mélanges tout et tu sais plus si c'est positif ou négatif, porteur d'espoir ou dramatique. Isa, t'es excitée comme un gamine avant une colo.

Je sais. Putain mais regarde, ce serait trop bien ! On ferait tous des bornes et je courrais vite et beaucoup et je deviendrais une fille trop généreuse et trop sociable et on ferait des beaux trucs utiles qui servent aux gens vraiment tout en se marrant et en tirant le meilleur des moments. La vie adrénaline, la vie amicale, la vie soubresaut, la vie vivante.

Ouais, mais, tu sais bien, t'y as pas le droit à tout ça.

Pourquoi?

Ben tu sais bien. T'es faite pour le malheur. T'es pas assez gentille, t'es pas assez pure. Tu détruis trop. T'as trop de vices. Et puis t'as 5 ans, tu gères rien émotionnellement.

Ouais mais...t'es sûr? Et si je change un peu, j'aurai droit à tout ça? Et même genre un mari, un enfant tout ça? Une chouette vie ?

Ouais...faut voir. T'emballe pas.

Bref, je m'emballais sérieux toute seule dans mon lit pendant deux nuits. J'ai pensé aux conseils de Pap et évité d'envoyer des sms aux uns et aux autres que j'aurais pu regretter. Je me suis dit bon ok tu dors pas, ben tant pis. Tu courras moins vite, c'est pas la fin du monde. C'est pas la fin du monde ! Me suis fait une soupe au potiron à 4 heures du matin, j'ai trouvé un ou deux insomniaques pour discuter en ligne, j'ai fait des listes, j'ai lu des BD.

Corrida Itself

Chouette pré-course chez Charlotte qui a invité plein de runners à partager son sens de l'hospitalité, qu'elle a aiguisé. On discute, on fait connaissance. Chouette -c'est le cas de le dire chez Charlotte- ya deux ou trois autres nanas qui ont pas trop dormi non plus. J'ai pas le monopole de la panique. Cool. J'ai pas le monopole de la poisse non plus : Steph a la fièvre, Charlotte a le bide et les chevilles en délicatesse, Eugénie a mal dormi, Anne-Lise stresse pour sa première course, et plus tard j'apprendrai que certaines ont vécu des trucs un peu comme moi aussi les jours précédents. Putain, les autres gens y sont humains aussi ! J'avais oublié. J'ai tendance à oublier.

On rigole, c'est frais. Captain Phoenix parle fort, mais il fait des bonnes blagues. Olivia a une tête sympa de runneuse-killeuse, c'est marqué sur son front "je vais tout déchirer dans très peu de temps". MissBavarde porte fièrement son surnom. On parle de tout et de rien, on mange du fondant homologué, on a des WC de luxe pour les envies psychologiques d'avant-course. On part s'échauffer. On se perd un peu de vue, chacun a des objectifs différents. Certains font les stars avec la Team Tom Tom, je les laisse partir sans dissimuler un profond mépris. Tss....marketing...Je m'échauffe avec (pardon, je n'ai plus ton prénom, redonne-le moi et j'édite ce post avec mille excuses) qui tapera un sub39 les doigts dans le nez quelques minutes plus tard. Je le lâche au moment de se positionner dans le sas.

Oui, LE sas. Une marée grouillante de mecs en shorts qui ont la dalle. Ben ouais, faut pas déconner, c'est la course numéro 6 quoi ! La course élite. On n'est pas là pour rigoler en costume de père-noel du dimanche. On est venus pour taper du RP sur le nouveau parcours ultra-roulant qu'on a eu en foutant la pression aux organisateurs après les désastres chronométriques des années précédentes. RIP la côte Auguste Gervais. RRRaH !

Là je trouve un mec motivé, en solo lui aussi, qui a pas envie de partir 5 minutes après le départ officiel. Je le suis en slalom. (encore une stratégie lâche...genre j'initie pas le truc, je suis qu'une suiveuse....putain je me fais peur, qu'est ce que ça aurait donné sous Pétain...) Je prétexte un accouchement imminent grommelé en bafouillant "je dois aller là-bas....ma soeur...mon frère....mon coach....le meneur d'allure...là-bas...", bredouille lamentablement des excuses bidons sans prendre la peine de les rendre crédibles et en y ajoutant une fausse petite moue d'excuse (franchement, je me serais tapée, si j'avais pas été moi). Et ça marche. Je progresse dans la foule statique, personne me tape. J'arrive près de la ligne de départ et surtout, juste à côté de Rom, meneur d'allure en 45'. Contente de le voir là malgré certaines circonstances qu'on ne détaillera pas ici, je trouve de la motivation. Bon, évidemment, l'idée n'est pas de le suivre : 45', c'est 4 ou 5 minutes de mieux que ce que je vise. Mais sur un malentendu...

Sur un malentendu ?

Les nanas juste derrière moi visent 43,44. J'annonce 49. Elles me regardent de travers, genre "qu'est-ce que tu fous là, tu devrais être derrière". Ok chui un boulet là, j'avoue. J'ai ptet piqué une place à quelqu'un. Mais bordel, ça change un peu. On peut pas s'écraser tout le temps non plus pour être gentil.

Top départ. Comme à chaque fois, j'ai merdé le déclenchement de ma montre, donc pas de GPS. En général, c'est bon signe : ça m'énerve, donc je vais plus vite que prévu "pour être sûre".

Je commence à suivre Rom et sa flamme, sur 1.5km environ, puis je sens que je ne tiendrai pas l'allure et m'accorde un petit retrait. Je me sens bien, je sais pas à quelle allure je roule, mais je vois encore sa flamme pas trop loin derrière moi. Utile repère. Je sais qu'il y a une flamme 50 quelque part derrière et qu'il ne faut surtout pas qu'elle me dépasse. Allez, objectif : pas me faire trop larguer par Rom.

Km2, 3, 4, 5, 6 : putain, je suis bien encore. Chelou. Ma montre s'est remise à marcher et indique des allures que j'ai jamais vues. Ouais, elle déconne c'est sûr. Ou pas? Sur un malentendu...Allez, tu tiens. Km6-7 la motivation descend un peu. Les gens commencent à me doubler. Je me dis putain, tu vas pas encore faire un positive split ? T'en as pas marre de partir trop vite et de craquer sur la 2e moitié ? Je tiens l'allure. Un mec qui accompagne sa copine dit "relâche tes bras, relâche". Je prends le conseil pour moi (il s'avère qu'il était destiné à sa copine mais peu importe) vu que je commence à avoir mal aux trapèzes/omoplates (comme d'habitude, le gros point qui bloque tout et qui fait mal). Je relâche, ça finit par passer. Bon, ben km8 hein ! Et tu sais quoi? Tu ralentis pas tant que ça. Et t'as pas si mal. Et tu respires, mais pas comme une forcenée. Ok, donc 2 bornes c'est comme à Vincennes quand t'es à la fontaine près du ruisseau. C'est presque la fin, tu l'as déjà fait plein de fois, la vitesse elle peut tenir sur 2km. Allez. km9. Putain ce 10 bornes passe à une vitesse !! Je ne m'ennuie pas, je ne souffre pas. C'est vraiment bizarre. Je suis carrément surprise. Je m'attendais tellement à souffrir. J'ai de quoi accélérer sur les 500 derniers mètres. Hop, je clique la montre, 45'31 elle me dit. Oh putain!

J'ai un gros doute : qu'est-ce qui s'est passé? Mon GPS ne s'étant pas déclenché tout de suite mais au bout de quelques minutes, peut-être que le décompte du temps s'est planté aussi et qu'en fait je suis à 50? Mais je vois Rom, qui est pas loin devant moi. Je croise Jérémy qui a terminé avant moi, qui discute avec sa femme. Je lui tape le bras genre hey ! je te connais ! On l'a fait ! Je suis un peu à l'ouest. Mais ça va ! J'ai pas mal, c'est incroyable. J'avance un peu, je vois Thomas, LucwithLove, mon partenaire d'échauffement-dont-je-ne-retrouve-pas-le-nom-pardon, quelques twittos connus, des visages familiers, Ali de Run Happy est là aussi avec son sourire accroché à sa tête. On blague. Les filles arrivent ensuite, certaines...Rom, qui vient de se faire interviewer, me confirme mon chrono. Je suis sur un petit nuage.

Bon, ensuite je fais un remake de Rémi sans famille : un gros blanc. Je me retrouve, au même endroit où j'étais tout à l'heure avec Thomas, Jérémy et les autres, sauf que ya plus personne et que je suis toute seule. ? Bon. Je vais prendre de l'eau au ravitaillement, on me file une médaille, je me dirige vers le Palais des Sports, ne trouve personne, pars vers le gymnase, idem, reviens. 20 min d'errements complets. Jésus dans le désert (ce qui est bien c'est que j'ai le sens de la modération dans ces moments). Hop, je finis par tomber sur Coxynelle qui a le bon goût d'être équipée en nouvelles technologies. On finit donc par retrouver la team. Blablas, échange d'impressions, râleries sur l'organisation, photo souvenir.

On finira autour d'un thé à débriefer dans le salon tiède de Charlotte. Un debrief contrasté : des RP chez Olivia, Captain Phoenix et moi et j'en oublie peut-être (Luc? mais j'ai un doute), des bilans mitigés pour Eugénie et celui-dont-j'ai-oublié-le-nom, des douleurs dépassées en mode solidarité pour Charlotte, Ptite Steph, des confirmations de bonnes sensations chez BrennigNews et MissBavarde, et Anne-Lise (pareil j'ai un doute sur le prénom, rectifie-moi vite si c'est pas le bon) qui est toute contente de sa première course et qui d'ailleurs ramène un joli 57'. Ca mérite bien une médaille;)

Je prends le métro avec une partie d'entre eux, je laisse Luc et Steph à Saint Lazare et je reviens à mon corps. Alors, qu'est-ce que tu me dis toi? T'as faim, soif? Non. Froid, mal? Non. Flemme? Non. Bon, qu'est ce qu'on fait, t'as eu assez? Non. Ok, donc faut recourir. Ouais. Bon mais si on revient à l'appart, tu sais bien qu'on repartira jamais. Clairement. Ouais mais on a un sac à dos. Ouais, détail; on peut le planquer dans un fourré non? Ou le donner aux loueurs de barques, ou même courir avec. Ok, donc pas de prétexte? Non, pas de prétexte. Ok, on y va direct alors.

Porte Dorée, je descends. Le lac Daumesnil est blindé de monde. Je suis excitée comme une puce, j'ai encore plein d'énergie. Je me prends pour la réincarnation de DaddyTheBeat. Je souris toute seule. Je commence à courir, je planque mon sac dans un buisson (je vous dis pas où, ça peut encore servir) et là incroyable, j'ai les jambes! Un instant je me dis, allez, t'essaies de battre ton RP. Qui date d'il y a 3 heures. Mébiensûr. Je me raisonne un peu. Egalise-le, comme ça t'en auras le coeur net, ptet qu'ils se sont plantés au chronométrage, ou t'as zappé une boucle sans faire exprès? Bon, nan, quand même, s'agirait pas de se blesser. Je finis par courir 11km à allure correcte. Je m'arrête parce que je m'arrête, plus par prudence que par sensations, qui sont toujours au beau fixe. Je repense à ce que dit toujours Pap "si tu peux courir 10km derrière c'est que t'as pas tout donné". Perplexité. Comment 45' ça peut être "ne pas tout donner" alors que je suis à l'agonie à l'entraînement en 51' ?

Ce 10km est un malentendu. Un quiproquo. Il va falloir vite vérifier qu'il a vraiment existé parce que plus les jours passent, plus je doute de sa réalité.

 

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Commentaires
C
Bonjour isabelle,<br /> <br /> j'arrive de chez David et PAP.<br /> <br /> La course à pied est un bel outil de vie. Je te souhaite d'y trouver ton équilibre.<br /> <br /> A bientôt.<br /> <br /> Cédric.
B
Touchée coulée ! Merci de partager si sincèrement ton vécu.
F
"Se confronter à la vie réelle sans faire semblant" et se rendre compte que les autres sont humains eux aussi ... <br /> <br /> <br /> <br /> Bonjour, je me retrouve énormément dans ton post, les deux phrases du dessus, j'aurai pu les écrires. Ça prend du temps pour certain d'apprendre à vivre, alors que pour d'autre cela semble inné. En tout cas tu sembles sur la bonne voie !
P
juste un mot: WAOUH!!!!!!!!!!!!!!
C
Waou, on a de sacrées similarités de parcours en fait toutes les deux sur les derniers mois ... C'est étrange ton texte, tu y écris clairement ce que moi je filtre quand j'écris sur mon blog. Mais ça résonne en moi toutes les trois lignes quand je te lis. Ça me secoue. <br /> <br /> <br /> <br /> Bravo pour le RP, même si ça semble dérisoire au milieu de tout ce que je viens de lire.
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