Cycle doux
30°, pas d'essorage, en cette période de fin avril, mi mai.
Le cycle de changements brutaux et de coups de pieds karmiques semble passé, pour le moment du moins.
Je commence lentement à récolter les fruits que j'ai semés.
A cerner de plus en plus finement ce qui est moi, et ce qui ne l'est pas. Ce qui fait partie de mes valeurs, et ce dont je dois simplement m'éloigner, sans regret, sans rancune non plus.
L'affirmation de soi dans la douceur mais la fermeté est un apprentissage long, et une vigilance de chaque instant. Je m'exerce.
L'apprentissage de l'humilité aussi, de la mise de côté de la perfection, l'apprentissage du "fais de ton mieux". Avec tes limites humaines, tes limites du moment, tes moyens à toi, qui ne sont pas ceux des autres.
Côté gambettes : la contracture est quasi résorbée, et je suis à l'écoute du corps à chaque sortie. Désormais, lorsque je pars courir, je ne décide pas combien de km je vais faire. Je laisse mon corps décider. Ce pragmatisme empirique fonctionne. Une semaine à 86 bornes sans limites outrepassées, puis une semaine à 56 bornes toujours au feeling, sans doute une petite 50taine cette semaine encore.
Le décor : la forêt. Sous la pluie tiède, dans les pétales volatiles qui s'accrochent à mes cils, sous le soleil jaune d'oeuf d'après l'averse, le bitume foncé, celui d'après l'averse aussi, la terre meuble, l'odeur épaisse des aiguilles de pins, l'âcre-sucré des fleurs des champs bordéliques.
De plus en plus de passants salués, saluant, comme si à mesure que je m'ouvrais, les autres s'ouvraient aussi à moi. De sourires complices, de spontanéités anodines, tellement vivantes, tellement ici et maintenant.
Pas de course officielle, pas d'envie pour l'instant. Juste le rythme des foulées, la respiration. Le dedans et le dehors, le dehors et le dedans,
L'émotivité, elle, sera toujours là, je le sais maintenant. Les nuages embrumant le cerveau, de manière presque chimique, les moments de 'dé-pression' presque biologiques infuseront toujours de temps en temps; les joies et les élans d'idéalisation aussi. La différence, c'est que je regarde tout cela passer, repasser, passer. Tout ce qui passe a un sens. Qu'on ne saura que plus tard, mais un sens. Donc j'accueille, juste.
Sinon, pour cet été, je commence à réfléchir à une chose que je pourrais faire, en juillet ou en août, une semaine ou plus : je voudrais quelque chose avec de la nature ; de la course à pied (et/ou de la rando) ; de la méditation (et/ou du yoga) ; et des gens. Avec un budget pas trop élevé. Des idées, les gens ?