Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Phantasma Kai Aletheia
1 juillet 2015

CR Transléonarde

J-1 

Un après-midi en famille à l'île de Batz, ravissante oasis à 10 minutes au large de Roscoff, dont les côtes sont riches et contrastées. La côte nord, sauvage et rocheuse, la côte sud, exotique, aux plages de sable blanc. Une eau translucide, verte, turquoise et marine, à 16 degrés, idéale pour se faire des jambes toutes neuves pour la course.

Plus d'infos sur l'île de Batz ici .

Retrait des dossards convivial et sans tralala. C'est un "petit" marathon, 480 coureurs au départ, (et davantage en comptant les semis duos, la marche et le Trail des Naufrageurs). A noter que pour la première fois en deux ans, mon certif médical est consulté, mais pas confisqué !

Jour J

Pas de sas de départ, nous nous retrouvons tous dans le joli matin doré aux Halles de Plouescat, mêlés et colorés. L'ambiance est bon enfant, je note avec joie la présence minoritaire de chaussettes de compression dans le peloton breton. Ici ça court pas pour les gadgets ! Tandis que le départ des handisports est donné, un "vieux" monsieur m'aborde spontanément et la discussion roule sur l'épreuve, le chrono visé. J'apprends qu'il court son 35e marathon et vise "un tranquille 3h30". Je souris car je l'avais sous-estimé -il n'avait pas le "style" de morphologie ni l'âge à faire du "bon" chrono. Ce genre de surprises et de préjugés balayés me fait toujours plaisir. Je lui demande poliment son âge...62 ans. Je souris, j'admire.

Km 1 à 10

Pas de temps réel, mais je parviens à partir à une trentaine de secondes des premiers. Le peloton est tranquille. Ca blablate et ça fait des blagues. Mes sensations sont bonnes. Je prends mon rythme de croisère, autour de 11.5kmh. La mer, les rochers, les plages sont à droite, et le resteront tout le long du parcours. Un panorama de luxe toujours à portée de vue, la particularité de ce marathon. Quelques vallonnements et virages ici et là. De petits passages "trails" (sentiers herbeux et sableux) sont à signaler, mais rien de dramatique.

km 10 en 51'50, semi en 1h51.

Un petit coucou de la maman sur le bord de la route. Un coucou du frangin, de la belle soeur et du petit un peu plus loin, me filent de l'énergie. Un long-distance runner m'aborde et me propose de me mener sous 4h. On peut tenter, je dis. Le soleil est bien franc, la température pas insupportable (19-20 degrés environ), mais je m'arrête boire dès le km 10, quasiment à tous les ravitos. La blague de mon meneur improvisé - "plus que 20 km, 1km c'est rien, 20 fois rien ça fait rien !" - me fait rire grassement, du rire bourgeois du mec qui a encore les jambes et prend de la distance avec tout ça.

km 30

Un début de ralentissement. Je descends un peu en rythme mais maintiens une régularité. Le vent d'ouest s'est levé et nous l'avons de face.

Je jette un oeil au chrono : 2h42, je suis sur de très bonnes bases et vu mon état correct, je commence à nourrir des ambitions.

Et puis....31-32-33....l'hypoglycémie. J'ai beau manger 3 sucres et un bout de banane, continuer à boire à chaque ravito, je ne retrouve pas mes sensations. Je diminue l'allure progressivement. Allez, plus que 10, essaie de les courir en 1h ? Je constate bien vite que je n'y parviendrai pas. Je n'ai plus de jus. Je baisse l'allure à 10 puis 9kmh, puis 8kmh....J'en ai un peu marre mais je sais que je finirai, parce que marcher ou abandonner rendrait l'épreuve plus longue. La voiture et les frangins sont à l'arrivée - Pragmatisme de flemmarde.

"Plus que 9 km ! 1 km c'est rien, 9 fois rien ça fait rien !" me fait sensiblement moins rire.

La traversée du désert est longue. Les 7 derniers km seront très lents et entrecoupés de petites sections de marche. J'ai envie d'arrêter à plusieurs reprises.

"Plus que 5 km ! 1km c'est rien, 5 fois rien ça fait rien !" - Je ne réagis plus à la blague de mon gentil meneur. Qui, comprenant qu'il n'aurait plus d'auditoire convaincu en ma personne, s'empresse de la répéter au reste du peloton.

"Plus que 4 km ! 1km c'est rien, 4 fois rien ça fait rien !"  - J'ai des pulsions de meurtre.

Je parviens à accélérer sur le dernier km, malgré une arrivée en côte, en sachant que les frères et soeurs sont à l'arrivée. Je tape dans leurs mains, et je vais accrocher un 4h02'58''.

Une fois à l'arrêt, je me rends compte que je n'ai pas la fatigue habituelle d'une fin de marathon. Les jambes sont étonnamment normales, le souffle aussi. Etrange. J'ai l'impression d'avoir fait une sortie longue. Je regarde les visages émaciés des coureurs, certains s'étirent les crampes, d'autres ont la tête dans les mains, assis. Je n'éprouve pas le besoin de m'asseoir.

La suite de la journée et le lendemain me le confirmeront : je devais être bien préparée, car ces 30km rythmés puis ces 12 en sous-régime ne m'ont pas coûté. Cela me ravit. Le chrono en lui-même n'est pas flamboyant, l'hypoglycémie (récurrente sur marathon) préoccupante pour la suite, mais les sensations de course pendant les 30 premiers km furent exceptionnelles.

Le speaker interviewe le vainqueur de l'épreuve - en 2h45 - qui souligne que ce n'est "pas un marathon à chrono", ce qui achève de me rassurer.

Conclusion ?

Un magnifique parcours, varié, riche, avec un panorama exceptionnel.

Une ambiance entre coureurs très simple et très conviviale.

Des supporters autochtones motivés en bord de route avec des stands d'eau improvisés sur table de pique nique pliante et autres tuyaux d'arrosage bienvenus.

Un problème d'alimentation au petit déj. - Je ne mange que deux fruits le matin, car tout petit dej au gluten me flingue le ventre et m'empêche de courir. je n'ai à ce jour pas trouvé de résolution au problème. Il faut que je me penche sérieusement sur la question pour le prochain marathon. Des oeufs, du riz, peut-être. Oui, je n'ai pas de four, et comme qui dirait une certaine flemme de cuisiner du gatosport sans gluten.

Prochain marathon : La Rochelle fin novembre 2015. J'ai hâte !

Trace_marathon__2015

4515

menez-ham-6dc5d869-2599-46ca-aad7-c2876acd9149

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
H
Pas de douleurs, ça veut dire que l'endurance était au point, normal vu ton entraînement. Le mur au bout de 30km, vu l'alimentation, ça paraît hélas juste logique. Départ rapide, temps un peu chaud, alimentation du matin même et probablement des jours précédents insuffisante : le corps n'a plus les glucides nécessaires à tenir l'allure. La logique est implacable. Il n'y a pas que les pâtes pour charger le corps en énergie : riz complet (tout ce qui est complet est préférable), quinoa, boulgour, patate douce par exemple. Tout ce qui est chargé en glucide et à indice glycémique faible. Le matin même, c'est bien, mais c'est pendant les deux jours précédents qu'il faut en prendre. Sans se gaver, mais deux fois par jour. Partir un peu plus doucement aussi probablement, sinon c'est le stock de glucides qui est vite entamé. Et lorsque le mur arrive, le redémarrage est très difficile. <br /> <br /> <br /> <br /> Donc pour faire simple, si tu veux BIEN finir un marathon, à la vitesse choisie et pas la vitesse imposée par le mur, il faudra s'alimenter comme il faut les deux à trois jours précédents. Sinon c'est facile, il suffit de rester sur des courses de distance inférieure où l'épuisement des réserves de glucide n'arrive pas. Ça serait dommage vu tes capacités d'endurance...
Publicité