Tabula rasa et ténacité
La rentrée s'annonçait difficile, après deux mois de chômage complet, mais j'étais loin d'imaginer ce qui allait m'attendre les 2 semaines before et les 2 premières semaines de rentrée "effective".
Un retour de vieux démons alias la boulimie non vomitive,-oui, appelons un chat un chat, il n'y a rien de dégradant et cela ne me définit pas, c'est juste un aspect des choses- d'angoisses et de, as a result, +4kg sur la balance, des problèmes de santé collatéraux et un lumbago.
Une brouille avec my best friend, profonde, qui s'est soldée par une vraie rupture. My best friend étant à peu près la seule personne que je vois au quotidien hors collègues de boulot, ça vous donne une idée de l'impact.
Une brouille avec un début de relation amicale, que je n'ai pas vue venir et qui s'est soldée par de l'unfollowing subi.
Des couacs dans la relation de couple avec rupture à la clé.
A travers ce chaos d'idées noires, je me suis fixé UN objectif. Assurer l'essentiel, la survie, alias le taf, coûte que coûte. Garder la ligne directrice. Tu marches sur une poutre, des gens te poussent, te tirent, te pincent, te balancent des ice buckets, t'insultent, te dévalorisent, mais toi, tu continues à marcher sur ta poutre, le regard droit vers l'avenir.
Je suis donc allée par-dessus mes angoisses, ma déprime avérée, mes yeux de Chinoise gonflés d'avoir pleuré, mon lumbago et mes ruptures en cascades, chaque jour me tenir devant ma classe, gérer les élèves, construire mon cours. Sans questions. Juste le faire. (Comme disait Nike.) Etre là, faire ce qu'il y a à faire, évacuer la moindre pensée perfectionniste type "mon cours est nul"/"je suis une mauvaise prof"/"j'aurais dû faire ça comme ça". Et continuer, à travers les orages.
Assurer les runs aussi, pareil, coûte que coûte, malgré les maux de ventre, les jambes lourdes, continuer cette activité dont je sais qu'elle est le pilier de mon équilibre physique et psychique. Evacuer les "tout est foutu, tu iras moins vite avec ces 4kg+"/"autant tout laisser tomber"/"pourquoi s'acharner". Et continuer, à travers les orages.
Bilan survie : je n'ai pas démissionné du taf. J'ai encore la pensée qui me vient, mais un peu moins souvent. Les angoisses diminuent un peu. Mes élèves m'aiment bien. Je les aime bien aussi.
Bilan kilos : j'en ai pris 4, j'en prendrai pas 1 de plus. Ca se stabilise; je les perdrai doucement.
Bilan runs : malgré les sensations épouvantables de ces deux semaines de run liées aux overdoses de nourriture et aux couacs de santé et de sommeil, j'ai moins perdu en endurance et en vitesse que je craignais.
Chaque run dégainé s'est avéré salvateur et a dissipé ponctuellement le sentiment d'échec généralisé. Le nuage sur ma tête est encore lourd, surtout sur le plan relationnel avec ces brouilles et ces questions -pourquoi suis-je incapable de garder une amitié?- Pourquoi tout m'atteint et tout m'effondre?-, mais chaque run souffle ses endorphines et disperse la masse lourde, la disloque un peu. Je me dis qu'au moins, ce faisant, je tire le bazar du côté de la vie, un peu.
La ténacité paie.
Bilan semaine :
L'annulation du semi des Chasseurs de Temps m'a permis de caser deux runs en deux jours -priorité donnée au volume et à la santé, les courses officielles il y en aura d'autres- et de pouvoir ce soir envisager ma semaine dans un meilleur état physique et moral.
lundi : repos
mardi : repos
mercredi : 21.1km en 1h53, dont 20km en 1h46
jeudi : repos
vendredi : repos
samedi : 21.1km en 1h56, dont 20km en 1h48'30
dimanche : 15km en 1h28 (récup)
Objectif : continuer à tenir ce kilométrage tout en travaillant, et commencer à préparer les objectifs de rentrée (20km de Paris, semi de Vincennes et marathon de La Rochelle).
Quant au reste....Essayer d'accepter que les relations ne durent pas, que l'amitié peut s'éteindre, que les choses changent, accepter de laisser partir, faire confiance à l'avenir et aux personnes qui vont indéniablement entrer dans ma vie car le vide laisse de la place à la nouveauté.
Je te salue, toi l'ami que je ne connais pas encore, toi l'amoureux que je n'ai pas encore rencontré, vous qui attendez dans l'entrezone de ma vie, virtuels et bientôt réels, peut-être.
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