Semaine running du 11 au 17/11 : sortir des rails, mais pas trop.
Lundi 11/11 : J'ai testé le double entraînement !
A midi : 10 km en 51'20 et 5 km en récup. But : remettre un peu de "vitesse". dans la mémoire du corps, que j'ai tendance à habituer ces temps-ci à des vitesses médium, la faute au marathon qui approche. Le soir : 13.4km à 10.4 de moyenne, en nocturne dans le bois de Vincennes avec 4 compères. But : sociabiliser. Sortir de ma bulle, rencontrer des vrais gens et vérifier qu'ils sont aussi cool que sur le papier. Bilan : la séance du soir passe très bien, sans fatigue ressentie de celle du midi. Ma récup' est donc plutôt bonne en ce moment. Et surtout, pour moi qui cours presque toujours à jeun, pas de mal de ventre malgré un repas entre les 2 sorties. J'avais pris soin de ne pas manger de gluten. C'est magique! Et puis, c'est fou comme le temps passe plus vite quand on court avec des gens intéressants (ça se voit que je suis un bisounours là?). Total : 28.4km.
Mardi 12/11 : Repos.
Rythmé par la pluie qui goutte du toit. Sans mauvais jeu de mots. Faut vraiment que je chope la concierge, doit y avoir un pigeon mort dans la gouttière, c'est pas possible. Même 2 heures après que la pluie se soit arrêtée, ça goutte encore. Ecouter la pluie, aller acheter des fringues d'hiver chez Décathlon, revenir, écouter Mogwai et Bon Iver en boucle, se demander si un jour je trouverai le mec avec qui faire une famille du tonnerre, manger 2.5 tablettes de chocolat pour se motiver à faire la sortie longue de demain...Check.
Mercredi 13/11 : La sortie longue.
Il fait un temps superbe. Frais et ensoleillé, sans vent. J'ai dormi 10 heures, je suis encore un peu ensuquée par ma nuit. Deux heures de café et d'eau en regardant si Twitter parle de mes exploits. Sortir les fringues, charger la montre, mettre les chaussettes 10 min sur le chauffage avant de les enfiler. Tenter de soudoyer Rom qui fait semblant de bosser sur des ordinateurs pour qu'il m'accompagne faire 30 km. Décider d'en faire 20. Pass navigo, clé, gants, c'est parti.
Il est 15h quand je débute, le soleil est doré. Sans rire, vraiment doré. Jaune bouton d'or. Comme du bon beurre. Arbres, feuilles, sentiers, cailloux, tout se découpe nettement dans l'espace. Les limites sont claires, l'air transparent, les lignes franches. Le ciel est bleu canard. Presque un temps comme chez moi. C'est ce qui me frappe le plus, quand je quitte la Bretagne : la couleur et la qualité de la lumière. A quel point les couleurs sont nettes, le jaune jaune, le bleu bleu, et toutes les nuances du pantone avec eux. Ici, c'est rare. Le fait qu'on approche de la fin de journée contribue au phénomène.
Je démarre tranquille. Les jambes vont bien. C'est dingue comme les 15 premières minutes suffisent à jauger l'état du matériel. Je décide de faire un 20km un peu au-dessus de l'allure marathon. Les 10 premiers en 54', les 20km en 1h50. Ca se promène, ça court, ça pédale, ça ramasse des feuilles, ça promène son chien. Au passage, avis aux runneurs névrosés du canidé (j'en fais partie): à Vincennes, c'est la teuf. J'ai jamais vu autant de chiens au km2, toutes tailles, toutes races (aujourd'hui, j'ai couru 5 minutes à côté d'un husky aux yeux bleus) et pas un seul n'a jamais fait mine de m'approcher. A Vincennes les chiens, ils en ont juste rien à foutre de ta gueule. Ben oui : tu m'étonnes. Ya des potes partout. ça renifle, ça se course, ça se chamaille, ça pique des sprints, ça se roule dans la boue. Bref, une dog party sans laisse dans laquelle nous autres humains sommes de pauvres figurants à peine plus réels qu'un arbre.
A un moment, sur l'Allée Royale, je cours au même niveau qu'un mec d'environ 25 ans à belle foulée. Quand il se rend compte que je suis sur le point de le doubler, il accélère de plus d'1 kmh. Ah, les mecs...Bon, je jette pas la pierre. Je fais pareil quand je peux (mecs & filles confondus). Là j'ai pas pu le suivre dans son accélération. Donc son attitude est con. Cqfd.
Je poursuis mon petit bonhomme de chemin. 1h50 aux 20km, 1h55 au semi, 2h au km22. Et là, ça coince. Fallait bien, c'était trop beau...dit mon petit Démon. Le tendon en bas de la cheville gauche commence à tirer. Comme souvent ces temps-ci, à partir des longues distances (km 17 et+). Zut. Je modifie ma foulée pendant 5 minutes en attaquant clairement sur les pointes, ça relâche un peu. Je me remets à plat progressivement. Ca revient quand même. Je repars en pointes...Bon, donc j'ai fait ça sur 3-4 km et puis j'ai décidé que je ne ferai pas 30km aujourd'hui. La voix de la Raison a été entendue. C'est déjà ça cocotte.
Je termine donc 25.8km en 2h20 tout pile. Pas rassurée du tout par cette alerte au tendon, systématiquement présente au-delà de 20km. J'ai pu la gérer sur 5 km ensuite, mais en baissant d'1 kmh. Et dans le cas du marathon, il resterait 22km à courir avec cette petite douleur. Pas envisageable...
Bilan : on va se reposer demain, faire des sorties plus courtes pour la semaine et demi qui reste avant le jour j, et aller brûler un cierge à la Basilique du Folgoët.
Grand-mère, si tu me lis...